Béatrice BottetCasterman
Poche
Paru en Mai 2013
387 pages
8,50 euros
Roman ados à partir de 12 ans
Thèmes : Enquête, Aventure, Londres, Crime
Quatrième de couverture : Nom : Green ; prénom : Penelope ; situation familiale : orpheline, unique héritière du journaliste James Alec Green ; ambition (scandaleuse) : devenir journaliste ; signes particuliers : une envie d'étrangler son prétendant, cette endive de Wilfrid, et un goût prononcé pour l'aventure et le danger. Penelope Green décide de reprendre une mystérieuse enquête de son père : le dossier Foxglove Court. Quel terrible secret va-t-elle découvrir, dans les bas-fonds de Londres ?
Après Douze minutes avant minuit, Lily et la magie défendue, il semblerait que les histoires qui se déroulent dans les bas-fonds du Londres du XIXe siècle soient les plus mystérieuses. Pénélope Green s'inscrit dans cette lignée de ces romans d'aventure plein d'énergie et culturellement intéressant. Béatrice Bottet allie enquête policière et fantastique dans La chanson des enfants perdus, mélangeant les registres et sachant nous tenir en haleine.
Pénélope Green est orpheline. Son père, grand journaliste au Early Morning News, James Alec Green vient de mourir. Il a légué à sa fille toute sa fortune la mettant ainsi à l'abri du besoin, vivant seule dans une demeure gothique, avec son chat et sa gouvernante. A 17 ans, Pénélope souhaite s'accomplir et reprendre le flambeau : devenir journaliste et écrivain. Alors que dans la société coincée et étriquée du Londres victorien, elle devrait plutôt se trouver un mari. Pénélope Green est une héroïne comme on les aime : féministe, courageuse, volontaire et indépendante.
Aussi se lance t-elle dans une nouvelle enquête qui la conduira dans les bas-fonds de Londres, dans le quartier de l'East End. Son père avait nommé ce dossier "21 Foxglove Court". Violence, misère se côtoient mais également une douce musique, celle des chansons des enfants perdus. Ils ont été recueillis par un infirme nommé Herbert Cox. Il apprend la musique aux enfants, pour gagner quelques sous et survivre. Elle y apprend que quelques années auparavant, un jeune musicien s'est fait assassiné, égorgé. Elle trouve aussi un mystérieux médaillon qui la mettra en danger à plus d'un titre...
Le point fort de ce roman c'est tout d'abord son héroïne : rebelle dans l'âme, féministe engagée, elle refuse de se soumettre à un mari et souhaite avant tout exercer son métier et sa passion. Pénélope est tour à tour fragile, touchante et naïve, mais elle peut se montrer téméraire et brave. On appréciera les multiples descriptions des décors, des lieux, qui entourent l'intrigue et rendent l'atmosphère de ce premier tome vraiment parfaite et prenante. Quant à l'enquête, elle captive très rapidement. Nous sommes pris dans cette ambiance saltimbanque, bohême et mystérieuse, fantastique et sombre, dessinée mélancoliquement par la Chanson des enfants perdus, dont on pressent qu'elle est la clé de l'énigme.
On retrouve la plume tant appréciée de Béatrice Bottet, connue aussi pour sa saga "Rose-Aimée", son talent à retranscrire des villes populaires dans des époques historiques riches et passionnantes. On aime son écriture alerte, fluide, drôle, rythmée de situations cocasses et rocambolesques, de dialogues savoureux. Roman historique, roman policier, où les rebondissements s'enchaînent, où le suspense se déguste à petites bouchées, Pénélope Green est aussi un roman intelligent dans lequel on retrouve des thèmes importants : la place de la femme dans la société, l'opposition des nobles et des pauvres, les conditions de vie dans les bas quartiers... puis le métier de journaliste reporter qui ne consiste pas seulement à écrire, mais à aller sur le terrain, à prendre des risques comme un détective! Passionnant. Les autres tomes de Pénélope Green se dérouleront dans d'autres villes. Je ferais volontiers le voyage avec Pénélope!
Merci à toute l'équipe du Groupe Flammarion/ Casterman.