Hantée

Christina Lauren

Hugo & Cie
Collection New way
Traduit de l'anglais par Pauline Vidal
Janvier 2016
326 pages
17 euros

Roman pour ados dès 14 ans
Thèmes : Fantastique, Amour, Horreur

Quatrième de couverture : Delilah Blue n'a d'yeux que pour Gavin. Le regard ténébreux et la silhouette toujours parée de noir, le garçon a l'air de sortir tout droit de l'univers sombre et – il faut l'avouer – franchement tordu de ses dessins. Tout chez lui est bizarre, jusqu'à la vieille bâtisse dans laquelle il vit, qui donne une sorte de cachet inquiétant à leur petite ville. Lorsque Gavin décide d'emmener Delilah chez lui, un privilège exceptionnel, elle découvre avec stupeur que les lieux semblent capables de communiquer. Cheminée, par exemple, allume sur demande son propre feu. Lit s'agrandit selon les exigences de Gavin, et Piano lui a appris à jouer lorsqu'il était petit... Très vite, Delilah va comprendre que ce qui vit ici n'est pas humain...À quel prix gagnera-t-elle le droit d'aimer le propriétaire de ces lieux tourmentés ?

Hantée est un roman que j'ai adoré même si Delilah Blue, l'héroïne m'a quelque peu énervée au début. Elle est très attirée par la mort, le gothique, l'occultisme et c'est d'abord ce qui la conduit à apprécier et jeter son dévolu sur Gavin. Parfois son attirance vire à l'obsession et cela ne m'a pas paru très naturel ou spontané. Gavin est un jeune homme ténébreux, mystérieux dont l'univers sombre, comme ses dessins lui vaut une réputation sinistre. Marginalisé, il l'est encore plus lorsqu'on apprend qu'il vit dans une maison bizarre, étrange...parfois même tordue. Au contraire, il n'en faut pas plus à Delilah pour le vouloir.

C'est la première fois que je lis un texte du duo littéraire Christina et Lauren et je dois avouer qu'après avoir lu Hantée, je n'ai qu'une envie c'est de me procurer Sublime (qui me faisait de l'oeil à sa sortie!).

J'ai été bluffée par la qualité et l'originalité de l'intrigue, par l'ambiance prenante, savant mélange de new adult, d'un Stephen King et d'un Beauty and the Beast (La Belle et la Bête) avec des accents du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde. Et oui j'ai repensé à tout ça et je me suis tout imaginé : des esprits, du simple lieu hanté jusqu'au personnage de Gavin, fantôme? démon? malédiction? Mais impossible de tomber juste et j'ai été envoûtée par ma lecture, au même titre que Delilah est fascinée par Gavin et n'a d'yeux que pour lui. Si leur amour m'a paru bien vite établi et acquis, j'ai vite compris pourquoi... c'était sans doute pour s'attacher au coeur de l'histoire, à cette maison si spéciale, créatrice d'épouvante ou de cauchemars éveillés, d'une maison conçue littérairement comme un personnage à part entière.

C'est tellement prenant que l'on se demande où vont aller les auteures. Il y a également une telle connivence dans le récit à quatre mains, une telle maîtrise et imbrication qu'il est impossible de savoir qui a écrit quoi...cela relève du prodige lorsque deux auteurs savent écrire dans un même esprit de communion. D'où la réussite du roman qui comme l'indique son nom évoque le sujet palpitant et frissonnant d'une maison hantée mais pas que. Je vous laisse le goût du suspense dont ce roman regorge. On nage en plein fantastique, parfois dans du Lovecraft, on nage en plein surnaturel et c'est tellement bien écrit que parfois la relation fusionnelle qui unit Maison à Gavin relève aussi de l'amour, de la jalousie pure. Une autre forme d'amour, plus terrible et qui pourrait se retourner contre le couple réel Gavin/Delilah. Un excellent moment de lecture aussi divertissant qu'angoissant, totalement addictif et stressant! C'est du bon!