Image

Image

Bienvenue

Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

La Sirène

0
Kiera Cass

Robert Laffont
Collection R
Traduit de l'anglais par Madeleine Nasalik
Septembre 2016
347 pages
17,90 euros

Roman ados dès 13 ans
Thèmes : Young Adult/ Fantastique/ Amour

Résumé de l'éditeur : Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l'Océan en poussant les humains à la noyade. Pour cela, elle possède une voix fatale à qui a le malheur de l'entendre. Akinli, lui, est un beau et gentil jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé. Tomber amoureux a beau leur faire courir un grave danger à tous les deux, Kahlen ne parvient pas à garder ses distances. Est-elle prête à tout risquer pour écouter son cœur ?

J'ai emporté La Sirène avec moi pendant mes vacances cet été, j'ai trouvé que la saison s'y prêtait bien. Je n'en ai fait qu'une bouchée même si je m'attendais à lire autre chose ou à rencontrer une héroïne beaucoup plus mature. Il faut dire aussi que j'attendais beaucoup de Kiera Cass après La Sélection et j'étais impatiente, curieuse de découvrir un de ses textes antérieurs à la saga.

Dès le premier chapitre, j'ai été happé par l'intensité du récit. Kahlen est en voyage sur un paquebot de luxe, lorsque soudainement, tous les passagers se jettent par dessus bord. La noyade est inévitable et le naufrage est clairement annoncé, au vu des intempéries violentes. Tombée à l'eau, Kahlen entend la Voix de l'Océan. Trop jeune pour mourir, elle se laisse bercer par les paroles apaisantes des sirènes, la requête de l'océan lui réclamant en échange de sa vie, cent ans de servitude et de dévouement total. Mais cette proposition n'a rien de séduisant. Après 80 ans de bons et loyaux services, Kahlen est déprimée et se pose des questions essentielles sur son maître. Elle se voit comme une meurtrière qui attire par sa voix fatale les humains à la noyade, pour assouvir la faim inépuisable de l'Océan. Chaque être humain qui entend cette voix ne peut ainsi plus résister à l'appel de la mer. La mer, la mort...deux éléments indissociables qui font perdre confiance à la jeune sirène. Jusqu'au jour où elle rencontre un garçon au tempérament solaire, Akinli, qui lui offre l'espoir d'être aimée et de croire en un avenir radieux...

J'ai beaucoup aimé l'intrigue de La Sirène et toute la mythologie revisitée de ces créatures légendaires et fantastiques. J'ai aimé à quel point l'auteur réussit à faire de l'Océan un personnage à part entière. La personnification et la symbolique sont ici brillamment construite à tel point qu'on arrive pas à détester l'Océan, qu'on arrive à comprendre comment il fonctionne. Ce lien d'affection aussi puissant que destructeur se répercute sur les soeurs sirènes qui se protègent les unes les autres. Quasi inséparables elles se soutiennent à chaque épreuve qu'est conduire l'homme au suicide par la noyade. C'est à la fois tragique et dramatique, absolument cruel et injuste, et on comprend vite que Kahlen va vouloir remettre en cause cette loi implacable. Oui c'est un bonne intrigue mais seulement voilà, l'héroïne n'en a pas l'étoffe. Forcément tout commence lorsqu'elle tombe amoureuse. Les enjeux ne sont plus les mêmes. Malgré le thème archi classique de l'amour maudit, de l'amour impossible, on doit admettre que Kiera Cass propose une intrigue originale avec de bonnes idées, un excellent démarrage et des rebondissements qu'on avait pas vu venir, sans compter que le thème des sirènes est peu exploité en young adult. Du coup on y croit à fond et on plonge dans la lecture.

Pourtant le personnage de Kahlen est plombant et tire vers le bas la dynamique de cette mythologie. Elle est toujours déprimée et rassasse le passé, les mêmes questions, n'ose pas toujours s'affirmer, toujours en proie à ses cauchemars. En fait on a envie de la secouer pour qu'elle ose se battre pour ce qu'elle croit, pour celui qu'elle aime. Elle ramène tout au négatif et en veut à ses soeurs lorsqu'elles tentent de surpasser cette souffrance. A certains moments, je l'ai trouvé égoïste et trop personnelle. J'ai trouvé fort et beau les relations qui unissent les sirènes entre elles et j'avoue que le lien quasi filial qui se crée entre l'Océan et les sirènes est passionnant. Kiera Cass aurait dû plus exploité cette idée alors qu'elle se concentre sur la dépression de Kahlen. 

Au final, j'ai passé un bon moment avec ce roman. J'ai aimé cette mythologie captivante, fascinante et intéressante. J'aurais préféré que l'auteur poursuive dans cette voix pour que le roman soit plus envoûtant. La fin est vraiment sympatique parce que jolie et un brin poétique. Elle m'a plu et je croise les doigts pour qu'il n'y ait pas de suite, parce qu'à mon sens, même si le reste du roman ne l'est pas, la fin est parfaite...

Sous le feuillage | Design par Catherine Surr