Editions Charleston
Traduit de l'anglais par Fabienne Duvigneau
Septembre 2017
284 pages
18 euros
Romance historique
Quatrième de couverture : Le Dr Rodney Prince n'a jamais vu de jeune femme comme Kate Hannigan dans le quartier sale et pauvre où il prodigue ses soins. Sa beauté et son intelligence surpassent de loin celles de Stella, son épouse, si raide, si froide, si calculatrice, et elle exerce sur lui une attirance irrésistible. Kate a toujours souffert à cause des hommes. Son père tout d'abord, un docker à la main lourde. Son compagnon aux belles paroles ensuite, qui la laissera mère célibataire à dix-huit ans, à la suite d'un accouchement éprouvant qui bouleversera la vie du Dr Prince. Mais leur amour à peine naissant alimente une rumeur malsaine parmi les habitants du quartier. Car il défie toutes les règles de la bonne société édouardienne...
Lorsqu'on lit le bandeau "Une pépite de la littérature anglaise"
on ne peut échapper à l'attrait de ce roman. Si comme moi vous
appréciez les classiques de la littérature anglo-saxonne et affectionnez
les soeurs Brontë ou les Jane Austen... Kate Hannigan saura vous plaire
et vous convaincre.
L'histoire
commence de manière douloureuse, à la veille de Noël dans un quartier
miséreux du nord-est de l'Angleterre. Kate Hannigan est toute jeune, à
peine 18 ans, et s'apprête à mettre au monde un bébé. Le Dr Rodney
Prince est appelé en renfort alors que l'on se prépare à un accouchement
long et difficile. Le Dr Rodney Prince ressortira de cette épreuve à la
fois marqué et impressionné du courage de cette jeune femme issue d'une
famille pauvre. La beauté, l'intelligence de Kate l'a bouleversé...si
jeune, si naïve, déjà abusée et délaissée par les hommes. Depuis à
chaque veille de Noël, Kate et Prince se croisent et derrière les
courtoisies et les règles de bienséance, on peut deviner qu'un amour
sincère se dessine peu à peu... Mais cet amour naissant, Kate et Prince
n'en ont pas encore pris la teneur que des rumeurs malsaines parmi les
habitants du quartier courent dans la bonne société...
Tout d'abord j'ai beaucoup aimé l'écriture douce, délicate de Catherine Cookson. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans un récit fort en émotions, tout en pudeur et en retenue mais aussi tout en sensibilité.
J'ai adoré sa manière d'introduire cette magnifique et tendre histoire
d'amour qui se dévoile à chaque veillée de Noël, un peu plus, qui monte
crescendo. C'est le point original du roman car l'intrigue amoureuse avance toujours dans des épisodes qui se déroulent la veille de Noël. On
voit ainsi les personnages évoluer et méditer sur leur statut, faire le
point sur leurs sentiments et sur leur vie, livrer leurs états d'âme.
Catherine Cookson nous livre une belle histoire d'amour, pleine de romantisme et dans laquelle cet aspect là permet de défier toutes les mauvaises langues.
La pauvreté, l'exploitation de la classe ouvrière, l'émancipation,
l'emprise de la religion dans la vie des familles et dans la sphère
privée, l'éducation, les conditions de vie des milieux défavorisées... tout le contexte social de la société édouardienne apporte beaucoup d'intensité, de réflexion et d'intérêt au roman.
Kate Hannigan est une grande héroïne. Dès le départ elle a envie de
s'en sortir, cherche à éviter le déterminisme social, se fait engager
dans une bonne famille et apprend à lire, à écrire, à bien parler. Elle
est d'une grande force morale et d'une sagesse à toute épreuve. J'ai
adoré suivre son parcours et surtout sa manière de réfléchir, de se
faire une place et d'offrir le meilleur pour sa fille. Elle lutte pour ses convictions et ose réfléchir par elle-même, nous proposant un exemple de féminisme. Un
beau roman, proche des critiques que l'on peut lire dans un Austen et
je suis d'autant plus ravie que le bandeau est loin d'être exagéré!