Hachette Romans
Traduit de l'anglais par Luc Rigoureau
Août 2018
316 pages
17 euros
Roman ado dès 14 ans
Thèmes : Young Adult, Famille, Amour
Quatrième de couverture : Freya est une "chanteuse née" . En tout cas, c'est ce que son père lui a dit. Maintenant que sa voix l'a lâchée, que lui reste-t-il ? Harun erre. Sans James. Qui lui a dit de "dégager de sa vie, connard" . Pas moyen de l'oublier. Mais comment se faire pardonner ? Nathaniel débarque seul à New York. Sans son père. Finie, leur "fraternité à deux" . Un pont, un pas en arrière, une chute : trois destins se percutent. Ensemble, ils vont apprendre à surmonter ce qu'ils ont perdu.
Gayle Forman est une auteure que j'apprécie. Je me souviens d'avoir lu plusieurs de ses romans dont J'étais là, avec appétence et réussite, mais avec ce titre, la tendance s'inverse, à tel point que je pense supprimer cette auteure de mes futures lectures si elle ne se renouvelle pas un peu.
Avec Ce que nous avons perdu, nous allons suivre trois personnages qui se rencontrent de manière tout à fait dramatique, par le biais d'un accident plutôt improbable. On va dire que c'est pour le côté romanesque ! Freya est une chanteuse née mais elle a perdu sa voix et est en thérapie. Elle ne veut pas remonter sur scène, et c'est brouillé avec sa soeur aînée suite à un désaccord avec leur manager.
Harun se promène dans New York... sans l'amour de sa vie nommé James. Il cache son homosexualité à sa famille musulmane. James lui a claqué la porte au nez et Harun cherche le moyen de se faire pardonner. Puis il y a Nathaniel, qui débarque seul à New York, sans son père...
Un pont, trois destins, un accident... les trois personnages vont se rencontrer à Central Park et ne plus se quitter.
Alors j'ai adoré le début car la narration était originale et même si on se doutait que chacun des personnages allaient forcément se rencontrer, on ne peut pas imaginer dans quelles circonstances exactes. C'est un bon point qui m'a plu. L'écriture de Gayle Forman a eu son petit effet... mais tout le reste du livre m'a navré! La narration retombe dans l'alternance de voix de type lambda, procédé qui a fait ses preuves mais bon on est pas obligé de faire toujours dans l'alternance!! Ce que vivent les personnages se veut être des expériences fortes d'acceptation de soi, d'acception de l'homosexualité, du poids de la religion et de la famille dans les vies amoureuses... mais je n'ai pas été particulièrement touché. Seul le personnage de Nathaniel m'a fait de l'effet car lui vit des choses douloureuses et a une belle évolution. Alors oui on est dans le roman initiatique des difficultés du passage à l'âge adulte mais pour moi ça manque d'originalité et de messages neufs.
Chacun des personnages a une histoire personnelle et a perdu quelque chose, ou plutôt un être aimé, que ce soit par vanité, orgueil, peur ou deuil. Par contre j'ai aimé la manière atypique de leur rencontre et comment ils en viennent à avoir le coup de coeur. Mais le personnage de Harun d'origine pakistanaise ne m'a vraiment pas convaincue. L'histoire de la rencontre s'alterne de flash-back qui nous permettent de mieux comprendre chacun leur passé. C'est l'histoire de leur rapprochement, de leurs confidences, des blessures de trois êtres écorchés
qui vont retrouver un peu d'espoir. Forcément l'auteure n'a pas évité le côté romance entre Freya et Nathaniel et cela m'a déçu car ce n'était pas forcément le propos du roman.
Une lecture en demie-teinte donc, qui avait très bien commencée mais qui s'est finie en eau de boudin, malgré des passages plus appréciés que d'autres.