Editions Robert Laffont
Collection R
Septembre 2018
429 pages
15,90 euros
Roman ados dès 14 ans
Thèmes : Nazisme, Seconde Guerre Mondiale, Lebensborn
Quatrième de couverture : Munich, juillet 1945. Un garçon erre parmi les décombres... Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n'en sait rien. Il a oublié jusqu'à son nom. Les Alliés le baptisent "Josh" et l'envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l'aider à lever le voile de son amnésie. Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants.
Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d'un espoir farouche et d'une intense rage de vivre.
Lebensborn, un programme eugéniste méconnu de l'après Seconde Guerre Mondiale visant à reproduire la race aryenne en kidnappant des enfants et en les plaçant dans une institution où ils seront "lobotimisés" pour correspondre à l'idéologie nazie. Initié par les services du Docteur Himmler, sous le joug du Reich Hitler, ce programme vise à reproduire la pureté de la race aryenne.
Des femmes sont sélectionnées par les nazis, livrées à la prostitution
et au marchandage de leur corps pour honorer Hitler et sa volonté de
créer une race conquérante et glorieuse. Sur fond de propagande fanatique, Orphelins 88 raconte les rouages et les mécanismes de ce vaste chantier politique, mais sous le regard de "Josh" un orphelin de guerre qui tente de retrouver la mémoire sur son passé.
Orphelins 88 est un de ces romans coup de poing ou coup de
fouet qui ne laisse pas indifférent tant la dose d'émotions est forte.
Attention, coeurs sensibles s'abstenir ! A la lecture de ce roman, vous
passerez par de multiples désordres émotionnels
comme la révolte, la colère, l'indignation et pour cause le sujet mal
connu, très peu évoqué voire pas du tout en roman adolescent est
difficile. Il y a plusieurs propos qui m'ont choqué.
Josh, notre "héros" orphelin est le prototype idéal de l'enfant à qui on a lavé le cerveau, il faut dire qu'il n'a aucun souvenir de
celui qu'il était avant d'être enlevé à sa famille. Au début il pense des choses assez dérangeantes, teintée de nazisme et de racisme mais très vite, il va espérer
qu'une seule chose : découvrir sa véritable identité et retrouver des membres de sa famille. On suit son parcours avec le plus grand stress et émotion mais personnellement j'ai trouvé l'écriture encore plus crue et violente que dans Max. Certains propos m'ont donné un haut le coeur et font frissonner d'effroi.
Il faut également reconnaître à l'auteure son excellent travail de documentation. Il en ressort un roman violent, bluffant et nécessaire. Je l'ai trouvé pertinent et intelligent, et il m'a heurté à plusieurs niveaux.
Une lecture qui devrait s'inscrire à l'avenir dans les programmes
scolaires car c'est une autre façon d'évoquer le nazisme, en lecture
complémentaire avec les classiques, même si j'ai préféré Max.