Traduit de l'anglais par Aleth Paluel-Marmont
Paru en Juin 2008
393 Pages
Tessa Scott, 16 ans, un nom à trois syllabes ! Hélàs, pas suffisant pour ce qu'elle désire plus que tout au monde et qui se résume en trois mots, trois simples mots: Je veux vivre! Ces mots qui explosent mais qui restent muets par la maladie, qui progressivement, comme un poison ôte le moindre soupçon de vitalité de Tessa. Ce fichu cancer, cette vie pourrie à l'intérieur d'elle, cette mort éclatante de réalité, toutes ces évidences plaquent Tessa dans son lit, alors qu'elle a tant à découvrir, à apprendre, à vibrer. Oui c'est précisément cela, l'idée de Tessa... faire vibrer son corps, faire l'amour, encore mieux tomber amoureuse! Faire vibrer son corps comme pour mieux dire à sa maladie "Tire-toi, tu m'empêcheras pas d'aimer". Tessa a une leucémie mais elle est pétillante, irritable, incontrôlable; elle fait une liste ahurissante: sexe, drogue, insouciance. Tout y passe. Une vie en accélérée. Accompagnée de Zoey, sa meilleure amie, d'un père qu'elle fait tourner en bourrique, d'un petit frère qui comprend pas tout, elle se lance dans des actes exagérés, complètement fous et dangereux comme pour mieux voir la mort en face et comprendre finalement que quoiqu'elle fasse, elle n'y échappera pas. Tessa Scott, 16 ans, pleine de colère et d'envies, faite de pulsions et d'émotions, une adolescente enflammée et animée par une volonté de fer "Je veux vivre avant de mourir".
Ce roman ne laisse pas indifférent, c'est certain. Même si j'ai beaucoup moins aimé cette lecture qui fut parfois éprouvante si ce n'est irritable. Quand vous lirez ce livre, traite du même thème mais Sally Nicholls y distille une douceur, une tendresse que l'on ne trouve pas chez Jenny Downham. Non, pour sûr Tessa n'est pas tendre! Elle traite son père de la pire des manières, balance des horreurs à tout bout-de-champ, ses pensées sont funestes et meurtries, et se conduit comme la dernière des délurées avec ses expériences illégales. Tessa est une adolescente en colère, sa maladie la ronge et la rend parfois méchante. C'est pourquoi ce personnage ne m'a inspiré aucune pitié ni même de la compassion. Soit, le cancer est une vraie ordure, une maladie puante, et ça on le comprend avec Tessa. Mais j'aime beaucoup sa manière de voir la vie, ce qui lui reste de volupté et de sensations. Les passages où Tessa se donne à l'amour, à la vie sont forts, terriblement authentiques. La fin m'a inspiré un grand calme, une fin paisible, une mort qui coule naturellement, sans larmes. Une fin un peu longue mais accueillie avec un grand soulagement car le reste du livre est épreuve. J'avoue avoir détesté Tessa plus d'une fois mais finalement avec le recul, je sais que ses réactions ne sont pas éloignées de cette réalité qu'est le cancer; il affecte les coeurs et rend le patient méchant, comme s'il en voulait à la terre entière. Pour tout ceci, chapeau bas car Jenny Downham a su restitué ce qu'il y a de plus misérable dans cette maladie, car toute cette colère n'est pas le reflet du malade, bien au contraire, c'est la fureur de vivre qui s'exprime, cette envie de vaincre qui emporte tout dans son sillage. Et que reste-t-il ? Ce n'est certainement pas la colère ni la rancune contre la maladie mais le désir de dire au revoir à sa famille. C'est l'histoire de Tessa Scott, de sa maladie mais surtout de ses déboires, de ses peurs, de ses espoirs, bref! c'est l'histoire de sa vie...
Je remercie grandement Guillaume Teisseire ainsi que le site Babelio pour cette opération Masse Critique et pour l'envoi généreux de deux titres sur ce thème bouleversant. Bien que différentes, ces deux lectures ont chacune, à leur manière, suscitées beaucoup d'intérêt. A lire également l'avis de Clarabel et de Book'in.
Ce titre existe aussi en édition jeunesse chez Plon Jeunesse.
2,5 champignons/5