Illustrations de Gaston Hauviller
Alzabane Editions
Collection Histoires d'en rêver
Paru en Mai 2008
74 pages
14,50 euros
Lecture jeunesse à partir de 9 ans
Thèmes: Moyen-Age, Contes.
Site du livre ici avec présentation animée
Première découverte de cette toute récente maison d'éditions née en mai 2007 à Clamart et première fois qu'elle se lie avec Babelio pour l'opération Masse critique. Par curiosité j'ai sélectionné tous les albums de cet éditeur que Babelio proposait et c'est avec enthousiasme que j'ai attendu La Vigne qui aimait le lierre et autres fables... Il faut savoir qu'Alzabane éditions a choisi de promouvoir des textes illustrés de qualité, tous écrits sous la plume de Jean Sébastien Blanck, auteur devenu éditeur. La collection Histoires d'en rêver allie avec inventivité le côté imaginatif des histoires, des contes et son aspect philosophique. Histoires d'en rêver ce sont des titres aux allures de contes merveilleux mais qui n'oublie pas cette idée sous-jacente: faire réfléchir grâce à des paraboles, métaphores poétiques sur le monde...
La Vigne qui aimait un lierre et autres fables contient trois contes dont l'action se déroule au Moyen-Age. Un narrateur mystérieux engage le récit: l'histoire d'un artisan du pays Cathare qui s'éprend d'une vigne jusqu'à ce que celui-ci, totalement consumé par l'amour, se fond avec sa bien-aimée et se transforme en lierre. Un conte fantastique sur le pouvoir de l'amour, la force d'un tel sentiment. La deuxième histoire s'intitule La Cité des sots et évoque la bêtise et la folie des hommes qui rivalisent d'idées saugrenues avec leurs princes. Elever un poisson dans un bocal, rendre obligatoire d'avoir chez soi un aquarium, c'est de là que part cette fable philosophique: obéir sans s'interroger ou refuser l'absurde? Voilà une question qui prend des atours drôlatiques voire chaotiques dans cette fable amusante et pittoresque. Le Dernier Dieu aborde le thème de la religion. Dans un monde où les hommes ont disparu, les Dieux se disputent la succession au rang de Dieu unique. Autour d'un banquet, Zeus affirme son autorité mais le plus fort n'est pas toujours le plus rusé et pour convaincre, il faut savoir s'armer d'intelligence...
Les illustrations desservent un univers foisonnant, lumineux, dynamique. Attractifs, les dessins offrent un cadre propice aux fables. Je ne suis pas amatrice de ce genre d'aquarelles, elles ne manquent pas de charme ni de qualité, mais je trouve qu'elles ne conviennent pas à un public de jeunes lecteurs de 9 ans. Tout comme les histoires, je pense peut-être à tord que le vocabulaire y est beaucoup trop soutenu. Ces lectures sont belles, poétiques, instructives, elles font réfléchir tout en s'imprégnant d'un mélange des genres littéraires et en cela c'est un travail remarquable de goût pour les mots. Mais le jeune lecteur sera-t-il capable de comprendre le tout sans une lecture accompagnée dans un cadre scolaire? C'est la question que je me pose, sur ce degré de difficulté. L'univers proposé est quant à lui parfaitement adapté.
Je n'ai peut-être pas été aussi emballée que ça par cette lecture mais les autres titres de la collection Histoires d'en rêver me tentent en particulier Alzabane, l'oiseau de la Lune, L'un et l'autre, La Feuille et son vent car ce qui m'attire c'est ce texte entre poésie et philosophie qui n'a de cesse d'interpeller ma curiosité. L'alliance du dessin et de ces fables n'a pas opéré son tour de magie mais je suis certaine que je trouverais l'écho souhaité dans ces autres albums.
Merci à Guillaume et à Alzabane éditions pour l'envoi de l'ouvrage.