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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

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En nous beaucoup d'hommes respirent de Marie-Aude Murail [RENTREE LITTERAIRE 2018]

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Marie-Aude Murail

Editions L'Iconoclaste
Août 2018
424 pages
20 euros

Roman contemporain

Quatrième de couverture : Des photos, des menus de mariage, des mèches de cheveux, des images pieuses et des liasses de lettres celées... Voilà le trésor que Marie-Aude découvre en vidant la maison de ses parents. C'est toute l'histoire de sa famille qui se dessine alors. Il y a Raoul tombant fou amoureux de Cécile avant son départ pour les tranchées, il y a Gérard le poète qui rencontre Marie-Thérèse dans Paris libéré, il y a aussi celle qu'elle fut, et ses mots de dix-huit ans à Pierre, qui deviendra son mari... Toutes ces nouvelles que l'on se donne et ces secrets qui se trament, ces fêtes, ces maisons, les naissances et les deuils. Une vie française sur trois générations, tressant trois histoires d'amour, de la Grande Guerre aux années 2000. Marie-Aude Murail se joue avec humour de ses souvenirs, elle retourne sur les lieux de son enfance, voit combien ces destins l'ont nourrie, elle, la femme libre devenue écrivain. Et l'accompagnant, nous suivons cette enquête intime, dont le souflle romanesque nous emporte. 

Il est difficile, je trouve, de donner son avis sur un roman autobiographique et généalogique. On ne peut pas dire si il est mauvais ou si il est excellent parce qu'on ne peut pas juger de la vie et de la famille d'un auteur, qui plus est de Marie-Aude Murail, une auteure que je respecte énormément mais qui reste énigmatique. Ce que je peux vous dire de En nous beaucoup d'hommes respirent c'est que l'exercice est réussi parce que sincère, vivant, vibrant d'amour, de respect, d'Histoire et que les mots de Marie-Aude Murail, incontestablement, nous touche au coeur. Certains passages bien que relatifs à l'histoire personnelle de l'auteure ou en lien avec ses ancêtres et son passé familial sont particulièrement émouvants, d'autres font sourire. Ca reste doux, parfois poétique dans le sens d'une poésie de la vie dans laquelle les choses, les rencontres n'arrivent jamais par hasard.

J'ai pris plaisir à découvrir cette généalogie, parfois j'ai eu du mal à m'y retrouver, un peu perdue dans les méandres des photos et de souvenirs qui ne m'appartiennent pas. C'est donc très compliqué de vous parler de cette lecture, il y a des choses que j'ai aimé comme l'écriture, la manière de raconter, à la fois romanesque et réaliste et d'autres que j'ai moins aimé comme cette distance, cette sorte de recul bien que le sujet soit intime et profond. Si vous aimez les romans autobiographiques, En nous beaucoup d'hommes respirent est une formidable fresque familiale, historique... de ce côté là c'est une perle de la littérature française contemporaine. Je l'ai lu avec un sentiment impersonnel, comme si je ne voulais pas m'attacher aux personnes dont on retrace le passé, la vie... pourtant la dernière phrase du livre m'a donné un beau frisson, une belle émotion, comme une immense vague de spleen, pas forcément triste mais profondément nostalgique parce qu'en lisant les histoires de familles qui nous sont étrangères, on se retrouve aussi en eux, et on repense à notre famille, à ce qu'on a vécu, et comment les choses évoluent, au sens du destin (non pas religieux). Une lecture qui m'a laissé sur cette vague nostalgie dont je ressors émue et un brin étourdie.

Sous le feuillage | Design par Catherine Surr