Gallimard Jeunesse
Collection Pôle fiction
Traduit de l'italien par Monique Baccelli
Paru en Octobre 2012
520 pages
8,65 euros
Roman ados dès 14/15 ans
Thèmes : Adolescence, Amour, Italie
Quatrième de couverture : Jeunes et déchaînés, ils s'aiment jusqu'à décoller de terre, jusqu'à toucher le ciel. Plus que ça. Au moins...trois mètres au-dessus du ciel! Mais ils ne sont pas seuls : il y a le lycée, les parents, la bande de copains qui dérape et franchit les limites...Une histoire d'amour haletante. Le livre culte de la jeunesse italienne.
Un passage qui m'a beaucoup touché : "Peut-être parce que l'on s'est montré trop faible devant un ami, on est mal à l'aise par la suite. Peut-être parce que nous pensons toujours que notre douleur est unique, incommunicable, comme tout ce qui nous concerne. Personne ne peut aimer comme nous aimons, nous, personne ne souffre comme nous souffrons, nous. Ce mal de ventre, justement "c'est moi qui l'ai, pas toi". "
« – De toute ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et toi?
– Moi? (Step l'embrasse très fort) Super super bien.
– Au point de pouvoir toucher le ciel avec un doigt?
– Non, pas à ce point.
– Comment pas à ce point?
– Beaucoup plus. Au moins trois mètres au-dessus du ciel ».
Ils ont entre 19 et 17 ans. Ils sont jeunes. Ils sont chouettes. Ils se croient immortels. Ils s'amusent. C'est en tout cas le credo de Stefano dit Step, un écorché vif suite à des problèmes familiaux qui le déconnecte entièrement de la réalité. Grand voyou, il joue de ses frasques dans toute la ville et s'est taillé une très mauvaise réputation de "bad boy". Step fait le beau, il fait le coq devant ses potes, friands de raids de moto au point de risquer sa vie. Il est aussi connu pour son agressivité, ses rébellions et son je m'en-foutisme latent qui le conduisent vers une attitude violente. Là où il y a de la bagarre, Step n'est pas très loin. En ce moment, le délire de Step et de son meilleur ami Pollo est de s'introduire dans les fêtes des gosses de riches et de profiter du buffet et de mettre le boxon! C'est à l'une de cette soirée qu'il rencontre Babi, 17 ans, plutôt mignonne et discrète. Babi est une jeune fille très bien élevée, brillante élève, suivant le parcours désiré par ses parents. Babi n'aime pas les casseurs, n'aime pas les motos, n'aime pas les esclandres. Mais lorsque Step décide de rentrer dans sa vie. Alors lorsqu'elle décide enfin à le fréquenter, rien ne va plus pour l'autorité parentale et le lycée...
On dit que Trois mètres au-dessus du ciel est le roman culte de la jeunesse italienne, écrit en 1992 et adapté au cinéma. Je veux bien le croire. Je ne suis pas passée loin du coup de coeur. Apparemment tout les sépare. Step est une sale teigne, irrespectueux alors que Babi est juste adorable et bien comme il faut. Pourtant comme on s'y attend, malgré une rencontre explosive, les deux jeunes gens vont tomber éperdument amoureux. De cet amour de jeunesse qu'on sent fort, intouchable, éternel. Federico Moccia explique qu'il a "écrit ce roman pour ne pas oublier certaines sensations, lorsqu'on tombe amoureux sans savoir encore où ça nous mènera, qu'on prend conscience de son corps, de celui de l'autre, quand tout est nouveau, absolu, bouleversant...Et naturellement, très beau."
C'est tout à fait ça. Une relation à la fois violente, tendre, répulsive, attractive car Babi et Step ne cessent de se provoquer. Avec lui, Babi va sécher les cours, faire de la moto, fuir la police, manger dans un restau et se sauver sans payer. Elle va aussi découvrir des émotions inédites et se construire en tant que jeune femme. Evoquant la sensibilité de cette jeunesse qui a la rage au coeur, Trois mètres au-dessus du ciel parle de sensualité, de sexualité avec des mots simples et des papillons dans le ventre. Mon petit coeur de midinette est séduit même si ce roman n'est pas qu'une belle romance pour adolescentes. Il y a aussi Pallina, les parents, la prof Giacci, le lycée et la bande de copains qui bien souvent nous entraîne malgré soi à franchir des limites dangereuses. Le tout sur une jolie note à la "dolce vita" et une invitation au "carpe diem". A la vie, à l'amour, à la mort. Ciao bellissima !
Federico Moccia a publié une suite en 2007 : Ho voglia di te (J'ai envie de toi).
Un grand merci à Gallimard Jeunesse pour cette découverte.