Milan Jeunesse
Collection Macadam
Traduit de l'allemand par Nelly Lemaire
Octobre 2016
370 pages - 15,90 euros
Roman ados dès 13 ans
Thèmes : Fantastique, Rêves, Portes
Quatrième de couverture : Liv a l'impression que ses problèmes ne finiront jamais : remariage de sa mère, complexe d'infériorité, ragots du collège attisés par la mystérieuse blogueuse Secrecy, et fierté blessée par son ex-petit ami Henry. Sans parler des couloirs du rêve et du dangereux Arthur, qui manipule les gens pendant leur sommeil pour les faire agir à sa guise. Et si le Seigneur des ombres et des ténèbres existait pour de vrai ? Il y a des jours où l'on préférerait cauchemarder plutôt que d'affronter la réalité. Avec la fin de la trilogie Silver, Kerstin Gier nous entraîne une dernière fois dans les couloirs infinis du monde des rêves. Et tous les mystères finissent par s'expliquer. Enfin, presque.
A propos du Tome 1 :
"Silver est un roman fantastique où tout est suggéré, où tout est affaire de rêves.
L'intrigue elle-même prend forme par les rêves et évolue grâce à eux.
Liv comprend vite que les rêves qu'elle fait sont "réels" car ils
impliquent d'autres personnes...et le lendemain c'est comme si cela
c'était vraiment passé. Les rêves sont lucides et les adolescents s'en
souviennent. Bien sûr, dans les rêves de chacun, on trouve tout un
tas de choses : des souvenirs, des discussions alambiquées, des choses
étranges, des baisers, l'expression d'un inconscient, des peurs... avec
dans Silver, une part de mystère et de fantastique liés à ce rituel, à
ce démon dont on ressent la présence mais floutée."
"C'est frais, c'est moderne, parfois kitchouille et très farfelu. Kerstin
Gier nous promène aux confins de l'inconscience, jusqu'aux tréfonds de
nos rêves et joue avec les frontières du réel et de l'imaginaire."
A propos du Tome 2 :
" Tout
se précipite à la fin, où l'auteure apporte des éléments de réponse et
nous met l'eau à la bouche. Au final, même si ce second tome apporte
encore plus de questions qu'il n'en résout, j'ai adoré les
personnalités, les comportements parfois excessifs de certains
personnages secondaires et surtout tout le déroulement des rêves qui
oscillent entre étrangeté, cauchemars et loufoqueries. On comprend mieux
le mécanisme des rêves, la perception qu'en ont les personnages et
l"héroïne, et surtout j'ai adoré me reperdre dans ces couloirs oniriques
où tout finalement a un sens, mais parfois pas dans la manière dont on
l'imagine. Le monde des rêves est intuitif, interprétatif, instructif où
les faux semblants et la réalité n'est pas toujours le reflet de ce que
l'on rêve ! Je le redis encore une fois, l'univers inventé par
l'auteure est addictif et si ce tome 2 n'est pas un coup de coeur,
j'attends beaucoup du dernier tome pour en faire une série coup de
coeur!"
Et bien voilà! J'avais tellement hâte que connaître la fin de Silver que je n'ai pas trop tardé pour lire ce dernier opus. Je suis ravie parce que l'auteure nous a bien eu et finalement elle répond à toutes nos questions d'une certaine manière mais pas de la manière dont je l'imaginais. Les chemins pris dans son intrigue onirique et fantastique sont plus subtils et renouvellent à mon sens, le genre fantastique du young adult. Parce que les idées des portes cognitives et des couloirs oniriques où tout un joli (ou moins) monde se côtoie et où l'on peut choisir d'être un animal pour visiter les rêves d'autrui, sont brillamment exploitées. Ce que j'apprécie énormément avec cette série c'est son côté loufoque grâce à des personnages bien campés et hauts en couleurs et cette capacité qu'a Kerstin Gier d'ancrer le fantastique dans le quotidien d'adolescents.
Dans ce dernier tome, Liv se bat avec des soucis, une tonne de soucis : familiaux (ses problèmes relationnels avec son horrible belle-soeur) , sentimentaux (elle invente un faux ex petit ami nommé Rasmus pour cacher son inexpérience à Henry sauf que Rasmus est un chien et que cela crée des dialogues drôles), amicaux (Arthur veut la tuer) et reste Anabel, sortie de l'hôpital psychiatrique et capable de manipuler tout son monde. Sauf qu'Anabel n'est peut-être pas la plus violente dans l'histoire car Arthur a trouvé le moyen d'hypnotiser les gens dans leurs rêves. En énonçant une phrase avec un mot déclencheur, il a trouvé le moyen de faire faire tout ce qu'il veut à qui il veut : une prof qui monte sur la table de la cantine et clame haut et fort son amour pour un autre prof (marié, oups!), du mec populaire bien sous tout rapport qui se met à braquer une bijouterie, en passant par une boum qui vire mal à cause d'un camarade qui pointe une arme sur Liv.
Oui, Liv a pas mal de pain sur la planche et est loin de s'ennuyer. Au même titre que les lecteurs qui ne voient pas le temps défiler entre les rêves qui se font de plus en plus sombres (avec une signature démoniaque du Seigneur des ombres sous forme de plumes noires qui voltigent au-dessus du lit de la potentielle victime), des cauchemars glauques, une enquête réelle qu'il faut mener à bien afin de trouver un moyen de contrer Arthur devenu sacrément dangereux (et des menaces exotiques aussi!!) et une enquête plus sociale sur qui est l'administrateur du blog à papote le plus populaire du lycée. Le blog de Secrecy qui depuis le début apporte du piquant et donne la touche acidulée au roman un brin pétillant fait toujours autant rire.
Dans Silver il y a de tout, du drôle, de l'original, de la fraîcheur d'une Liv un peu romantique et adorable dans ses intentions, il y a les pâtisseries réconfortantes de Lottie et surtout il y a beaucoup d'ingrédients excellents qui font une série pleine de charme qui a l'art d'entretenir le suspense et le mystère jusqu'à la fin. Fin qui d'ailleurs nous donne toutes les clés de l'univers de Kerstin Gier et qui conclut le dossier "Démon ? Pas démon ?" de manière inattendue et convaincante. En un mot ? PASSIONNANTE !
Aparté : ne vous arrêtez pas aux couvertures qui, je suis navrée de le dire sont horribles et sont trompeuses sur le contenu. Elles me font penser à un univers SF ou roman à l'eau de rose alors que Silver n'est ni l'un ni l'autre. Du coup je vais me les prendre en anglais (j'ai déjà les deux premiers tomes) car les couvertures sont magnifiques et représentent mieux l'univers onirique de Kerstin Gier.