Editions Milan
Traduit de l'anglais par Sidonie Van den Dries
Mai 2019
341 pages
15,90 euros
Young Adult dès 14 ans
Thèmes : Famille, Injustice, Relation grands-parents
Quatrième de couverture : Harcelée par sa cousine, rejetée par ses camarades et incomprise de ses parents, Zoe Bird entretient une relation très forte avec sa grand-mère, qui semble pourtant perdre peu à peu la tête. Lorsque ses parents placent la grand-mère dans une maison de retraite, Zoe décide que le moment est venu de se libérer. Elle fait sortir clandestinement sa grand-mère de la maison de retraite, et, ensemble, elles partent dans un voyage à travers le pays à la recherche de l'oncle de Zoe dont personne n'a de nouvelles depuis longtemps. Mais la réalité crue et les secrets de famille bien enfouis vont s'inviter sur leur chemin...
Après avoir eu que des coups de coeur pour les romans de Allan Stratton, je suis ravie de vous dire que pour La maison des oiseaux, c'est encore un immense coup de coeur, totalement émouvant, touchant et percutant. Cette fois-ci nous embarquons dans un young adult contemporain et non dans un thriller fantastique. C'est l'histoire de Zoe Bird, adolescente plutôt sérieuse qui entretient une relation très forte, fusionnelle et atypique avec sa grand-mère. Sa grand-mère commence à perdre la tête, a oublié des choses importantes et est très âgée. Alors que la mère de Zoe souhaite l'interner en maison de retraite, son père se laisse influencer par les opinions familiales. Zoe, elle, refuse cette décision qu'elle trouve injuste parce qu'elle sent bien que tout ceci est précipité et motivé par des problèmes d'argent et d'organisation. Puis elle découvre un secret de famille et fait sortir sa grand-mère clandestinement afin de faire un voyage déterminant... Une fugue avec une mamie ce n'est pas commun !
J'ai adoré Zoé, cette adolescente entière et franche, intelligente, solitaire et adorable qui voue un véritable amour pour sa grand-mère quitte à faire le sacrifice de sa jeunesse pour s'occuper d'elle, ranger sa maison, faire le ménage. Elle vit la séparation avec sa grand-mère de façon très violente et Allan Stratton décrit avec force et sensibilité les sentiments de révolte, d'injustice, d'abandon et de colère qui animent la jeune fille impuissante face à des parents qui ne l'écoutent pas. Elle a des soucis graves avec sa cousine mais là encore personne ne l'écoute car comparé à cette cousine, Zoe est un canard boîteux. Elle se sent seule mais n'a pas sa langue dans sa poche et ose s'opposer à ses parents, à leur dire ce qu'elle pense, ce qui fait monter crescendo une tension palpable, voire dramatique et rend toute communication impossible. Ce petit road trip avec sa mamie a un goût de douce rébellion et d'aventure pour tenter de retrouver cet oncle disparu, pour dénouer les secrets de famille... mais Zoe va comprendre à quelles difficultés elle se heurte. C'est beau, c'est intense, c'est poignant... j'ai eu des coups de stress et les larmes aux yeux au plus fort des obstacles mais Zoe garde espoir. Sa grand-mère en vaut la peine : Grace, cette personne malicieuse, fragile, qui rêve de son passé, attend la venue de son fils rejeté, et ferait tout pour le bonheur de sa petite fille. De nombreux thèmes sont abordés, toujours avec justesse et force.
En bref, La maison des oiseaux est un roman fort, intense, inoubliable qui mêle habilement violence, secrets de famille, quête familiale et amour filial, le tout dans une relation originale, réciproque, pleine d'émotions, de nostalgie et d'amour. J'ai beaucoup aimé, j'en suis ressortie émue et bouleversée avec le sentiment que Allan Stratton est un auteur de YA à ne pas manquer !