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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

Le roi serpent de Jeff Zentner

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Jeff Zentner

Pocket Jeunesse PKJ
Traduit de l'anglais par Caroline Bouet
Février 2019
398 pages
17,90 euros

Young Adult Contemporain
Thèmes : Adolescence, Amitié, Société

Quatrième de couverture : "Quitte à vivre, autant accomplir des choses douloureuses, courageuses et belles ?". Dill ne nourrit aucun espoir quant à sa vie future : après la fin du lycée, il travaillera - c'est sûr - à temps plein dans le supermarché du coin pour subvenir aux besoins des siens. Lydia, sa meilleure amie, s'envolera pour New York et l'oubliera vite. Il s'interdit de s'imaginer un avenir meilleur, car le sort semble s'acharner sur sa famille, où deuils et scandales se succèdent.
Dill cherche même à étouffer la petite étincelle d'espoir allumée par Lydia. Mais, petit à petit, la vie reprend ses droits et le jeune homme se laisse tenter par le rêve d'une vie plus belle, ailleurs. Son destin sinueux lui prouvera que les nouveaux départs sont possibles et qu'ils sont aussi synonymes de fin. Car, pour muer et enfin se trouver, il faut accepter bien des sacrifices...


Le roi serpent m'a au tout début de ma lecture, laissé perplexe. Je ne savais rien de l'histoire, n'avais pas lu la quatrième de couverture et avec le titre, je m'attendais à de la fantasy ou du moins du fantastique. En fait rien à voir, Le roi serpent s'inscrit dans un contexte contemporain et l'on suit trois adolescents en classe de Terminale. Sincèrement, j'éprouve de moins en moins l'envie de lire ce genre de récit parce que tout se ressemble : l'amour, l'avenir, la fac... mais ici, passé la rencontre des personnages, l'auteur s'intéresse plus au contexte social, au déterminisme social... et les personnages de Dill et Travis me sont apparus sous un jour nouveau. Il sera bien question d'un roi serpent en lien avec l'extrêmisme religieux du père de Dill, pasteur pentecôtiste en prison. D'ailleurs le passage sur l'histoire familiale de Dill est captivant et le titre est enfin expliqué d'où le lien.

Avec un début un peu difficile, j'ai enfin réussi à m'attacher aux personnages : trois adolescents bourrés de rêves, d'envies, d'espoir, de volonté qui se préparent à leur avenir. Si pour Lydia, c'est facile sachant déjà quelle voie elle envisage et quelle fac elle veut aller, Dill porte un lourd héritage, un père en prison et une histoire familiale compliquée, et Travis doit affronter les colères d'un père alcoolique et violent suite au décès de son frère aîné. Lydia va essayer de les aider mais dans sa tentative de les convaincre, elle est égoïste et ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Elle ne regarde que le but sans comprendre que Dill et Travis sont contraints à des problèmes d'argent ou de choix familiaux ou tout simplement de choix de vie. Comme si ils avaient le choix, alors que non. On navigue dans du young adult contemporain lourd et triste avec une alternance des voix pour suivre les pensées de chacun et des scènes dramatiques qui m'ont pris au coeur. Surtout au niveau de certains mots, durs à entendre pour un adolescent. Pour Dill, c'est le poids de la religion de ses parents qui l'entrave alors que pour Travis, c'est la survie et le besoin de ramener de l'argent au foyer malgré un père violent.

Emotions et espoir se heurtent dans un final en demi teinte, mais dont le message reste lumineux et plein de courage. Une chouette lecture qui reste une belle surprise, malgré la dureté de certains propos et le tour dramatique que prend le milieu du roman.
Sous le feuillage | Design par Catherine Surr