"Je restais tout le jour sous la mer, comme une sardine. Mais, dans ce coin, il n'y avait pas de sardines du tout. Le seul être vivant qui existait, nageait, remuant en dessous de ces îles de plastique, c'était moi."
SUNAKAY de Meritxell MartĂ et Xavier SalomĂł paru chez @mijade_publications
J'ai découvert ce titre chez @des_livres_et_l_imagination l'année dernière et je n'avais pas réussi à faire ma chronique. Mettre des mots sur ce histoire est difficile tellement je suis ressortie de cette lecture sonnée, le coeur brisé avec un fort sentiment de désespoir. Pourtant ce récit est magnifique mais dur, si douloureux. Deux sœurs vivent dans ce qu'il reste d'un océan pollué où les îles sont des amas de plastique et de déchets. Voilà ce que l'humanité a laissé derrière elle. De la saleté, de la lâcheté. Mais Sunan et Kay ne manquent pas de courage. Kay plonge et cherche la vie. Un jour on lui troque un poisson. Le coeur gonflé d'amour et d'espoir, elle voit en son nouvel ami un paradis inconnu mais à construire. Alors lorsqu'il meurt et qu'elle le rend à la mer, une force incontrôlable vient annoncer le pire...
Si les illustrations sont sublimes, d'une intensité rare et totalement immersives, on est happé par la force évocatrice de ce récit fantastique, entre survivalisme et dystopie. Sauf que malheureusement le scénario imaginé n'a rien d'irréel. Chacun tirera sa propre interprétation : la mort du seul poisson survivant provoque la colère de la nature qui dès lors déclenche un dernier tsunami comme pour réveiller les consciences. Le message écologique est tout aussi fort, le drame inévitable mais la fin est une douce lueur, certes, amère mais bien présente.
Une lecture bouleversante et remarquable !