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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

La disparition d'Anastasia Cayne - Gregory Galloway

3

As Simple as Snow 


de Gregory Galloway
La disparition d'Anastasia Cayne

Editions Albin Michel Jeunesse 

Collection Wiz Suspense 
2008

A partir de 14 ans mais pour bons lecteurs!
Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny
15 euros



Sous les apparences trompeuses d’une gothique, Anna Cayne ; Anastasia pour ceux qui l’aiment, est une jeune lycéenne énigmatique pour notre jeune narrateur (dont on ne connaîtra jamais le nom !). Sa personnalité détonne face à ce lycéen passe-partout. Contre toute vraisemblance ces deux là se rencontrent à la bibliothèque (lieu à la fonction bien singulière mais je vous laisse le découvrir). Le jeune homme est désappointé mais charmé par cette fille à l’état brut. C’est peu dire ! Anastasia entretient le mystère sur sa petite personne : attirée par la mort (elle invente intelligemment les nécrologies de tous les habitants de la ville), elle lit du fantastique et pas n’importe quel auteur, j’ai nommé Lovecraft, le maître du genre, surfe sur le Net à la recherche d’autres lectures. Anastasia est cultivée et son brin fantasque la rend irrésistible. Les deux jeunes gens se fréquentent mais le lycéen est parfois un peu paumé face à autant de dynamisme. Anna aime aussi les codes secrets (d’ailleurs ils s’en créent un : Simple comme la neige), elle envoie des colis, des cartes postales avec des Cd. Avec elle pas le temps de s’ennuyer tant son esprit est vif, nourri par ses connaissances littéraires.
Jusqu’au jour où Anna disparaît en laissant pour unique trace une robe… Le narrateur désorienté ; obnubilé par le sort d’Anna, tombe alors dans un incessant questionnement. Cherchant désespérément à comprendre, il mène son enquête et doute. Son parcours psychologique nous transporte dans cette intrigue inquiétante.



Désemparé, le lecteur a d’abord du mal à rentrer dans l’histoire. Mais c’est un passage nécessaire pour comprendre la personnalité des personnages et leurs différences. Anastasia est une jeune fille brillante (c’est mon avis), affolante (d’où lui vient ce goût prononcé pour les nécrologies ?) et totalement imprévisible. Mais elle est comme elle est, elle séduit le narrateur autant que le lecteur par sa personnalité ambiguë. Malgré ce décalage atypique, les ados s’aiment et partagent des moments simples de bonheur. Et arrive le jour de la disparition d’Anna (le titre gâche tout le plaisir de la découverte de l’intrigue, cette disparition annoncée coupant le rythme de la lecture car on s’y attend trop !). J’aurais aimé (comme tous ceux qui l’ont lu), une traduction « Simple comme la neige » en lien avec la personnalité floue d’Anna. Un titre énigmatique pour un roman qui l’est tout autant mais il n’en est rien et le lecteur n’est nullement surpris ce qui est bien dommage ! Pour le coup on se rattrape sur les multiples questions que se pose le narrateur face à cette épreuve. C’est un vrai parcours psychologique pour le moins intéressant et saisissant que nous propose l’auteur. Proche du roman d’enquête et de l’apprentissage, le roman sait capter l’avidité du lecteur, qui se trouve lui aussi confronté à ce fait. Cependant l’inquiétude nous guette, on a l’impression qu’un gros nuage noir plane au dessus de nos têtes. L’incertitude est omniprésente, on cherche à résoudre les énigmes cachées, on croit à une autre alternative.

Hélas la fin est à la hauteur d’Anna : pas de réponse précise sur son sort, le mystère entier demeure (et fait flipper !). Je pense que c’est pire de rester dans l’incertitude. L’auteur s’attaque à un sujet sensible provoquant une étrange et intense implication du lecteur. Anastasia comme son sort ne vous laissera donc pas indifférent car c’est finalement ce non-dit, ce silence qui nous rend interdit, qui fait tout le charme du roman.


Remarque: J'adore la couverture effet scrapbooking!
Le site du roman.
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