As Simple as Snow
de Gregory Galloway
La disparition d'Anastasia Cayne
Editions Albin Michel Jeunesse
Collection Wiz Suspense2008
A partir de 14 ans mais pour bons lecteurs!
Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny
15 euros
Jusqu’au jour où Anna disparaît en laissant pour unique trace une robe… Le narrateur désorienté ; obnubilé par le sort d’Anna, tombe alors dans un incessant questionnement. Cherchant désespérément à comprendre, il mène son enquête et doute. Son parcours psychologique nous transporte dans cette intrigue inquiétante.
Désemparé, le lecteur a d’abord du mal à rentrer dans l’histoire. Mais c’est un passage nécessaire pour comprendre la personnalité des personnages et leurs différences. Anastasia est une jeune fille brillante (c’est mon avis), affolante (d’où lui vient ce goût prononcé pour les nécrologies ?) et totalement imprévisible. Mais elle est comme elle est, elle séduit le narrateur autant que le lecteur par sa personnalité ambiguë. Malgré ce décalage atypique, les ados s’aiment et partagent des moments simples de bonheur. Et arrive le jour de la disparition d’Anna (le titre gâche tout le plaisir de la découverte de l’intrigue, cette disparition annoncée coupant le rythme de la lecture car on s’y attend trop !). J’aurais aimé (comme tous ceux qui l’ont lu), une traduction « Simple comme la neige » en lien avec la personnalité floue d’Anna. Un titre énigmatique pour un roman qui l’est tout autant mais il n’en est rien et le lecteur n’est nullement surpris ce qui est bien dommage ! Pour le coup on se rattrape sur les multiples questions que se pose le narrateur face à cette épreuve. C’est un vrai parcours psychologique pour le moins intéressant et saisissant que nous propose l’auteur. Proche du roman d’enquête et de l’apprentissage, le roman sait capter l’avidité du lecteur, qui se trouve lui aussi confronté à ce fait. Cependant l’inquiétude nous guette, on a l’impression qu’un gros nuage noir plane au dessus de nos têtes. L’incertitude est omniprésente, on cherche à résoudre les énigmes cachées, on croit à une autre alternative.
Hélas la fin est à la hauteur d’Anna : pas de réponse précise sur son sort, le mystère entier demeure (et fait flipper !). Je pense que c’est pire de rester dans l’incertitude. L’auteur s’attaque à un sujet sensible provoquant une étrange et intense implication du lecteur. Anastasia comme son sort ne vous laissera donc pas indifférent car c’est finalement ce non-dit, ce silence qui nous rend interdit, qui fait tout le charme du roman.
Remarque: J'adore la couverture effet scrapbooking!
Le site du roman.