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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

La Porte des Enfers

6


Laurent Gaudé


Actes Sud, 2008


267 pages



Quatrième de couverture: Au lendemain d'une fusillade à Naples, Matteo voit s'effondrer toute raison d'être.Son petit garçon est mort. Sa femme, Giuliana, disparaît. Lui-même s'enfonce dans la solitude et, nuit après nuit, à bord de son taxi vide, parcourt sans raison les rues de la ville. Mais, un soir, il laisse monter en voiture une cliente étrange qui, pour paiement de sa course, lui offre à boire dans un minuscule café. Matteo y fera la connaissance du patron, Garibaldo, de l'impénitent curé don Mazerotti, et surtout du professeur Provolone, personnage haut en couleur, aussi érudit que sulfureux, qui tient d'étranges discours sur la réalité des Enfers.Et qui prétend qu'on peut y descendre.
Ceux qui meurent emmènent dans l'Au-Delà un peu de notre vie, et nous désespérons de la recouvrer, tant pour eux-mêmes que pour apaiser notre douleur. C'est dans la conscience de tous les deuils - les siens, les nôtres - que Laurent Gaudé oppose à la mort un des mythes les plus forts de l'histoire de l'humanité. Solaire et ténébreux, captivant et haletant, son nouveau roman nous emporte dans un "voyage" où le temps et le destin sont détournés par la volonté d'arracher un être au néant.


Biographie de l'auteur: Romancier et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé a publié chez Actes Sud plusieurs pièces de théâtre et romans dont : Cris (2001 ; Babel n° 613), La Mort du roi Tsongor (2002, prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003 ; Babel n° 667), Le Soleil des Scorta (2004, prix Goncourt 2004, prix Jean-Giono 2004; Babel n° 734), Eldorado (2006; Babel n° 842), et un recueil de nouvelles, Dans la nuit Mozambique (2007; Babel n° 902).




Naples. 1980. Pippo court, essaie tant bien que mal de suivre son père. Matteo est énervé, toute cette foule, ce retard à l'école. Giuliana travaille à l'hôtel et pense à ses hommes. Matteo presse les pas. Il est pressé. Trop pressé. Pippo court toujours. Puis tout bascule. Une fusillade. Matteo serre son fils tant qu'il peut, pour le protéger. Il se relève mais Pippo ne bouge plus. Finis la course. Le téléphone sonne, Giuliana a un mauvais pressentiment. Devant l'hôpital, Matteo et Giuliana se retrouve, réunis par le sort de Pippo. Désunis plus tard par sa mort. Durant les prochains mois, une absence, un vide inconsolable. La culpabilité du père, l'attente d'une mère autour d'un fils mort. Matteo erre dans les rues de Naples. Giuliana maudit la vie. Et vient une demande urgente: Ramène mon fils ou tue son assassin. Matteo se sent prêt d'une nouvelle force. Il retrouve l'assassin mais se dérobe au moment salvateur. Giuliana ne supporte pas. Elle s'en va, maudit et disparaît. Elle retourne au village de son enfance, banni sa vie d' épouse et de mère. 2002. Naples. Vengeance est enfin faite. Des doigts coupés. Un fils qui réapparaît.
1980. Naples, ville italienne qui porte en elle des ombres. Matteo rencontre Grace, un travesti, puis le Professore Provolone, personnage énigmatique, aux idées atemporelles. Il existe une porte qui pourrait ramener les morts. La Porte des Enfers. Matteo est seul, détruit, abandonné par Giuliana. Un espoir se profile: exaucer le souhait de sa femme. Il descend...


Je ne connaissais pas Laurent Gaudé. Mais pour cette rentrée littéraire, la Porte des Enfers m'a convaincue. J'ai lu la quatrième de couverture et j'ai su d'instinct que ce roman allait me plaire. C'est chose faite. Ce roman est captivant, on passe du récit au conte, de la poésie des mots au fantastique, un réel qui prend une allure d'un rêve incertain. Il n'y a qu'un pas à franchir. Cette porte qui une fois passée, vous amène au coeur des ombres de nos défunts. Des ombres qui vous caressent. Le pouvoir de ramener nos morts à la vie mais est-ce bien là la guérison du deuil? Une réflexion aboutie sur la souffrance, la nostalgie et la perte. Une plume fluide comme ces ombres qui nous frôlent. Fluctuantes, ces ombres; qui nous emmènent dans un Au-delà ténébreux et douloureux. Mais pas de sentimentalisme exacerbé. Une mère incroyablement poignante et courageuse. Un hommage d'une sensibilité sobre et solennelle à nos morts, aux défunts de l'auteur. Continuer de vivre car si chaque défunt que nous perdons, est une part de nous qui meure, nos défunts sont aussi cette parcelle de vie que nous sommes. Rendons nos morts par notre vie car c'est la plus éclatante preuve qu'ils sont là, en nous. Un voyage entre la mort et la vie, un réel dérouté par une descente vertigineuse au coeur du pays des morts, une rencontre saisissante et émouvante avec ce monde des ombres que nous portons dans notre conscience...


Voilà tout ce qu'est ce roman.
Un mythe de la renaissance après le deuil.

Voilà tout ce qu'est ce roman et bien plus encore...
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