Editions Gallimard Jeunesse
Collection Scripto
157 pages
Quatrième de couverture: Un roman bouleversant. Un auteur à découvrir. Un concentré d'émotion à savourer d'une traite.
Il est difficile de critiquer un livre qui ne vous a pas plu, lorsque celui-ci vous a été envoyé gracieusement par une maison d'édition que l'on apprécie énormément. Je remercie Véronique et les éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce livre, premier roman écrit par Isabelle Pandazopoulos mais dont le thème ne m'a pas du tout inspiré ni touché.
Aïcha vit seule avec sa mère à proximité de la cité Paganini, vers Paris. Abandonnée par son père, elle vit mal sa relation avec sa maman, qui cache un lourd secret de famille. Aïcha est d'origine algérienne. Elle aime lire et aller à la bibliothèque. Ce jour-là au collège, personne ne lui parle, même pas sa meilleure amie Sabrina. La rumeur dit qu'elle aurait couchée avec Walid, le grand frère de Sabrina. Lorsqu'elle affronte la cohue du collège, Sabrina lui crache à la figure et la traite de "Sale pute !". Aïcha est sous le choc et ne comprend pas. La vérité est qu'elle n'a jamais eu de rapport avec Walid, ils se sont juste embrassés. Mais Walid, une racaille raconte ce qu'il veut. C'est sa parole contre celle d'Aïcha. Puis, paumée, humiliée, en souffrance à cause de la dépression de sa mère, elle fuit. Poussée par la soif de connaître la vérité sur sa famille, elle retourne chez elle...
On s'est juste embrassés, est un roman dur, sur les difficultés de l'adolescence, d'une adolescence effacée par les conséquences de l'immigration. Une cité, des règles oppressives, une vie dénuée de bonheur, une identité flouée par celle des parents. Aïcha est française mais elle ne se sent pas comme telle. Elle traîne dans une cité et fume avec des amis, elle suit l'influence de sa meilleure amie Sabrina. Sa maman cache un secret qu'elle voudrait découvrir, qui n'est pas sans rapport avec le départ prématuré de son père. C'est un drame familial et à la fois culturel. Aïcha cumule tous les clichés que l'on peut rencontrer dans les quartiers ZEP. C'est dommage et c'est cela que je n'ai pas aimé. Je sais que la vie dans les quartiers n'est pas heureuse, mais stigmatiser une population issue de l'immigration qui l'est déjà suffisamment par les médias, c'est dommage. On s'est juste embrassés, est un roman simple parce qu'il raconte la réalité, mais il exploite beaucoup trop les clichés des cités. Les phrases courtes accentuent le côté émotionnel et rythmé de l'intrigue. L'écriture est agréable et le livre facile à lire. Pourtant je ne trouve pas qu'il soit bouleversant. Juste dur, juste dramatique, juste miséreux, sans espoir et pire qui ne laisse pas présager que les choses pourraient évoluer dans le bon sens...