Image

Image

Bienvenue

Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

La nuit, la mer n'est qu'un bruit - {Rentrée littéraire 2017}

0
Andrew Miller

Editions Piranha
Traduit de l'anglais par David Tuaillon
Août 2017
304 pages
19 euros

Roman adulte contemporain

Quatrième de couverture : Tout oppose Maud et Tim. Fille unique de parents modestes, c'est une scientifique brillante et une femme pondérée. Issu d'une famille nombreuse aisée, il est musicien et un peu bohème. Elle est secrète, réticente à la vie, lui exprime ouvertement ses sentiments. Ils forment pourtant un couple dont la solidité repose sur leurs passions communes : leur fille Catherine et la navigation. Lorsqu'une terrible tragédie les frappe, chacun réagit à sa manière. Il se réfugie chez ses parents, incapable de surmonter sa douleur et le regard de Maud. Elle décide de réaliser leur vieux rêve : traverser l'océan. De l'Angleterre à l'Amérique du Sud, La nuit, la mer n'est qu'un bruit est une voyage fascinant au coeur des sentiments et de l'indicible. La réponse d'une femme impénétrable à l'appel du large. 

La nuit, la mer n'est qu'un bruit m'a attiré pour son titre, une histoire que je sentais mélancolique, dramatique et je ne sais pas pourquoi mais les titres de la rentrée littéraire que j'ai retenu sont tous dans cette mouvance émotionnelle, psychologique où l'on questionne et l'on touche l'être humain, son devenir, son essence, ce à quoi il aspire. Tim est amoureux de Maud et ils se mettent ensemble à la suite d'un accident qu'a subi la jeune femme... un traumatisme crânien. Les choses se sont faites doucement, comme si c'était une évidence mais surtout inévitable, coulant de source alors que Tim a toujours été présent lors de la convalescence de Maud. Elle est une scientifique brillante accordant beaucoup d'importance à sa carrière, lui est issu d'une famille aisée et est mucicien, se laissant vivre. Elle est plutôt secrète, discrète, mais ne passe jamais inaperçue, lui exprime ses émotions. Ils forment pourtant un couple solidement uni qui d'abord se repose sur leur passion commune pour la navigation maritime et l'achat d'un bateau... puis l'arrivée de leur fille Zoé. Ils ont des rêves pleins la tête même si on sent que Maud reste toujours en retrait comme réticente à la vie, réticente au bonheur. Puis survient une terrible tragédie, une épreuve qu'aucun parent ne devrait subir... chacun réagit à sa manière. Tim se réfugie chez ses parents et cède à la douleur alors que Maud s'en va, tourne la page et entreprend un long voyage sur l'océan...

La nuit, la mer n'est qu'un bruit est une émouvante histoire dans une écriture silencieuse qui suggère et qui nous impose le respect. J'en suis ressortie amère pas parce que je n'ai pas aimé, surtout parce que ça nous laisse mélancoliques et tristes pour l'histoire de ces personnages et de Maud, un personnage énigmatique, que j'ai eu des difficultés à cerner, à comprendre, insaisissable, mais incroyablement charismatique... A tel point introvertie que l'on s'interroge réellement sur sa souffrance, sur ce qu'elle ressent en tant que mère. On suit ce couple à leurs débuts et de la manière dont ils se mettent ensemble, laisse envisager que l'on va suivre un parcours partagé de peines, d'épreuves et de joies, petites et simples. Ainsi Andrew Miller dépeint le portrait d'un couple que j'ai trouvé peu assorti, atypique... elle semble fuir ce que lui offre la vie et s'accroche à sa carrière alors que Tim est tellement plus fougueux et expressif. A certains moments, je n'ai pas compris cette femme, qui s'intéresse peu à la maternité, fait un bébé plus pour son conjoint que par volonté d'être parent, observe les progrès de sa fille de loin... Elle ne prend pas la mesure de la chance qu'elle a et j'avoue que cela m'a touché, dérangé et perturbé. Pourtant je n'ai jamais détesté ce personnage et c'est lorsqu'elle décide de tout quitter, d'entreprendre de traverser l'océan que le roman intimiste, profond, intense laisse place à un récit de voyage qui permet aux lecteurs de se rapprocher d'elle.

La nuit, la mer n'est qu'un bruit est le récit d'une histoire d'amour, je dirais plus d'une relation affective qui s'est mal finie à cause d'un drame insurmontable mais c'est aussi un récit maritime, un récit de voyage qui ressemble à une quête identitaire, à un récit initiatique qui permettra à Maud de faire son deuil. L'auteur parle de maternité, de deuil, d'amour d'une manière à la fois poétique, étrange et déroutante... on est détaché (presque comme Maud) et en même temps on est porté par la tonalité mystérieuse et interprétative de l'écriture d'Andrew Miller. Je ressors de cette lecture, comme attristée... la fin est déroutante et m'a laissé pensive. J'ai refermé le livre et je suis restée là, sans voix, perplexe avec un sentiment de n'avoir pas pu comprendre Maud... Oui La nuit, la mer n'est qu'un bruit a quelque chose d'impénétrable, de perturbant mais aussi d'infiniment beau, restant dans l'ordre de l'indicible, plus du ressenti... 
 
Sous le feuillage | Design par Catherine Surr