Gallimard
Folio
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Eduardo Jimenez
Paru en Février 2013
247 pages
7,40 euros
Quatrième de couverture : Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L'amour de la vie est exalté dans ces pages d'un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes oeuvres de la littérature latino-américaine. Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde.
Ceci n'est pas un roman à l'eau de rose. C'est un roman feuilleton, certes des amours tourmentées et passionnelles de Tita et Pedro, mais les propos sont parfois violents et difficiles, tout comme le titre : un délicieux chocolat qui laisse une impression amère. C'est bon, c'est fort tout comme la relation de Tita et Pedro. On y trouvera des recettes de cuisine alléchantes et copieuses, servies dans le cercle privé domestique, familial ou festif pour les occasions : anniversaire, naissance, mariage, fêtes traditionnelles et religieuses. Car Tita a un talent hors du commun : sa cuisine réveille les sens produisant alors d'étranges effets, qu'ils soient aphrodisiaques ou dévastateurs. L'amour de sa vie Pedro va épouser sa soeur. Mexique, début du XXe siècle, Tita n'a pas le droit de se marier, car elle doit s'occuper de sa mère. Dernière née de la famille, elle hérite de cette tradition ancestrale et injuste qui l'oppose à ses soeurs et à une mère tyrannique. Animée de puissants sentiments, elle ne peut laisser libre cours à ses émotions qu'à travers la confection de plats délicieux dans lesquels elle met tout son coeur, tout son amour et toute sa confusion.
Riche de cette intrigue originale empruntée au réalisme magique, l'écriture de Laura Esquivel mêle habilement ton sensible et les thèmes très importants de la condition féminine, de la nourriture et de l'apport historique (la révolution). Chaque chapitre commence par une recette de cuisine, une pour chaque mois de l'année. C'est un récit sensuel, intense, savoureux et généreux que nous offre l'auteur mexicaine, s'inspirant de la littérature sentimentale latino-américaine sur la base des telenovelas. On est dépaysé, on se prend au jeu de ses plats qui ont des effets sur les hommes. Le texte parfois drôle, est volontiers tendre, joyeux même ponctués de moments plus tristes, parfois poétiques. Ce roman m'a bien charmé pour son côté dépaysant, tant sur le plan romanesque, que sur le plan dégustatif. On imagine les odeurs, les couleurs, les épices, les saveurs, mélangées aux larmes, aux rires, aux envies... Un roman à l'aura particulière à découvrir.
Un film a été adapté : Les épices de la passion.
L'avis de Liliba