Editions Belfond
Collection Le cercle Belfond
Traduit de l'anglais par Julia Taylor
Octobre 2019
365 pages
20 euros
Roman contemporain
Quatrième de couverture : Dans le décor enchanteur d'une vieille demeure anglaise, Hannah Richell
entremêle les voix de deux femmes pour conter une histoire de famille,
mais aussi d'amour, pleine de passion et de drames. Un roman élégant qui
ravira les fans de Daphné du Maurier et d'Eve Chase. 1955. On dit qu'au
manoir de Cloudesley l'ennui n'existe pas. Pourtant, ce lieu de faste
et de beauté, Lillian Oberon rêve de le fuir. A vingt-six ans, la
jeune femme n'arrive plus à maintenir les apparences d'une vie heureuse
aux côtés du séduisant magnat et collectionneur Charles Oberon.
Qu'est-elle réellement pour lui ? Une oeuvre de plus à contempler ou une
femme à aimer ? Mais le jour où le destin place sur son chemin un
peintre passionné, une autre vie semble possible... Soixante ans plus
tard, de la splendide demeure ne reste qu'une bâtisse en ruines. De
retour à Cloudesley pour veiller sur Lillian, sa grand-mère adorée,
Maggie Oberon fait une promesse : sauver l'héritage familial. Mais
comment affronter les créanciers ? Et, surtout, comment la jeune femme,
aux prises avec ses erreurs passées, pourra-t-elle gérer seule le
domaine ? Maggie ignore qu'entre les murs décrépis de la vieille maison
se cache un trésor inestimable. Et un terrible secret, qui pèse sur elle
et sur Lillian...
Ce roman fut un coup de coeur pour son ambiance particulièrement réussie, qui m'a plongé entre roman gothique et drame à la Jane Eyre. Autant vous dire que tous les ingrédients sont réunis pour nous tenir en haleine : une écriture intimiste, descriptive et sensible, un manoir anglais du XIXème siècle au coeur d'une forêt peuplée de paons, une histoire d'amour tragique, des secrets de famille et le fameux lien intergénérationnel entre deux femmes empreint de sensibilité et de tendresse : Maggie la petite fille de Lillian qui revient dans la petite ville de Cloud Green dans le Buckinghamshire, pour s'occuper d'elle. Maggie revient sur sa terre natale et promet à Lillian de sauver son héritage : le manoir de Cloudesley menacé de faillite. Mais comment faire face aux créanciers, aux fuites d'eau, au plafond qui tombe ? En arpentant les couloirs de Cloudesley, Maggie, perdue et désorientée, en proie elle-même à des questions identitaires, découvre les secrets de son passé familial et du passé de Lillian... La maison de son enfance a perdu de sa superbe mais resplendit toujours par son aura. Elle cache un trésor que Maggie devra découvrir pour pouvoir respecter sa parole envers sa grand-mère...
L'intrigue ne m'a pas particulièrement surprise car le thème du secret de famille est exploité dans un aspect classique. J'ai donc vite compris les tenants et aboutissants de l'intrigue et ce qu'il allait se passer entre les personnages. Mais j'ai été séduite par l'ambiance fantomatique, charismatique et intimiste d'un manoir de famille anglais, par la mélancolie et la nostalgie d'un roman envoûtant empli de mystères, par ses accents dramatiques d'une histoire d'amour défendue, d'un mari violent et de thèmes familiaux émouvants : l'abandon, la solitude, la féminité, la maternité. Il y a un rebondissement que je n'avais pas vu venir et j'ai adoré la référence à Jane Eyre. J'ai été également très sensible à l'affection de Lillian pour le petit Albie, son sens du devoir et du sacrifice qui vont à l'encontre de ses véritables sentiments, de son désir pour un homme qui n'est pas son mari. La complexité des liens familiaux est mis en avant avec sensibilité et émotion. J'ai beaucoup aimé !