Editions Seuil
Collection Karactère(s) Pour une littérature adolescente de caractère
Paru en 2008Collection Karactère(s) Pour une littérature adolescente de caractère
88 pages
Romans Ados à partir de 12 ans
Quatrième de couverture: Camille regarde la mer avec souffrance : Rémi et Florent ont disparu, Rémi, son héros, son amour secret. Laure, la mère de Camille, est monitrice au centre nautique.C'est elle qui avait la charge des stagiaires quand l'accident est survenu. Garde-à-vue, mise en examen, Laure est projetée dans le monde de la justice. Comment Laure pourrait-elle être coupable ? Torturée par cette idée, Camille injurie la mer? Camille s'isole et se replie sur elle-même, fermant la porte à ses amis les plus chers, qu'elle pense insensibles à sa douleur. L'attente du procès est longue. Camille va-t-elle retrouver un jour sa joie de vivre ? Marie-Claude Bérot tisse avec virtuosité les liens complexes qui unissent les êtres humains quand ils sont confrontés à la fatalité. En mettant en regard la fille et la mère, elle pose la question de la culpabilité avec subtilité et tendresse.
Un accident et tout bascule. J'ai souvent eu cette impression lorsqu'en Bretagne, voyant défiler les vagues, je me suis dit que l'océan, aussi beau soit-il, était aussi dangereux. J'ai voulu lire ce roman pour cette sensation. Une vague qui emporte un bateau. Heureusement, la mère de Camille, monitrice a pu sauver quatre adolescents. Il en manque deux. Pour Camille, l'un deux représente tout, l'amour, l'admiration, des sentiments exacerbés et intenses. Mais Camille pense à sa mère. Laure Duval est mise en examen. On parle de procès. Camille s'enferme, car la douleur enferme les êtres humains dans une solitude sans limites. Obstacle infranchissable, les amis de Camille s'éloigne. Ce n'est pas de leur fait, c'est Camille qui a peur. Peur du jugement, peur du regard des autres, peur pour l'avenir car plus rien ne sera comme avant. La joie de vivre de sa maman a disparu pour toujours; mémoire à jamais enfouie dans le souvenir de cet accident qu'elle ressasse sans cesse. Et dans ces circonstances, il faut chercher les responsabilités comme si le destin n'avait pas assez fait de victimes.
Aube rouge sur l'océan, est un roman fort bien écrit, avec une plume sensible, vive, écorchée et qui sait si bien rendre les ambiguetés dans les sentiments. L'ambivalence de la culpabilité, des destins brisés par une vague comme une lame soudaine sont dépeints avec une subtilité foudroyante, à se demander si cela n'est pas du vécu. Un roman très fort mais qui pour ma part, n'exploite pas assez le contenu. C'est un peu court pour s'attacher suffisamment aux personnages. Si bien qu'on regarde les choses d'une manière distante. C'est dommage.
3/5 champignons