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Bienvenue

Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

A la place du coeur - Saison 1

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Arnaud Cathrine

Robert Laffont
Collection R
Paru en Septembre 2016
242 pages
16 euros

Roman ado dès 15 ans
Thèmes : Attentat - Société - Adolescence


Résumé de l'éditeur : Ce soir, Caumes a 17 ans et attend le déluge. Il ne sait qu'une chose : à la fin de l'année, il quittera sa ville natale pour rejoindre son frère aîné à Paris. Paris, la ville rêvée. Ce soir, Caumes a 17 ans et attend aussi le miracle qui, à son grand étonnement, survient : Esther – sujet de tous ses fantasmes – se décide enfin à lui adresser plus de trois mots, à le regarder droit dans les yeux et à laisser deviner un "plus si affinités"… Nous sommes le mardi 6 janvier 2015 et le monde de Caumes bascule : le premier amour s'annonce et la perspective obsédante de la "première fois".
Sauf que le lendemain, c'est la France qui bascule à son tour : deux terroristes forcent l'entrée du journal Charlie Hebdo et font onze victimes… A la place du coeur, c'est ça : une semaine, jour après jour, et quasiment heure par heure, à vivre une passion sauvageonne et exaltante ; mais une semaine également rivée sur les écrans à tenter de mesurer l'horreur à l'oeuvre, à tenter de ne pas confondre l'information en flux continu avec un thriller télé de plus.
Comment l'amour (qui, par définition, postule que "le monde peut bien s'écrouler") cohabite-t-il avec la mort en marche ? Comment faire tenir ça dans un seul corps, dans une seule conscience ? Comment respirer à fond le parfum de la fille qu'on aime et comprendre, dans le même temps, que le monde qui nous attend est à terre ?

Six jours de janvier 2015 - France - Attentats contre Charlie Hebdo. Le fait expliqué, raconté, vécu par une bande de lycéens. Il y a a Caumes, 17 ans, dont les certitudes s'effondrent sauf son amour pour Esther... Avant de commencer cette lecture, je n'ai rien voulu savoir, je savais seulement que cela portait sur les attentats. Et j'étais curieuse. Mais j'ai vite déchanté face au langage cru, agressif, violent, vulgaire des jeunes entre eux, même si j'ai trouvé leurs pensées, leurs raisonnements (surtout celui de Caumes) assez mature, approprié.

Je n'ai pas aimé la manière assez manichéenne au fond, d'opposer les attentats/ terroristes à l'amalgame fait sur les personnes d'origine maghrébine. Ne peut-on pas traiter le sujet autrement que forcément en faisant référence à attention à l'amalgame ? Du coup l'histoire du meilleur ami de Caumes, même si la fin nous laisse sous le choc m'a peu convaincue. Le meilleur ami de Caumes est maghrébin, jeune de banlieue, pas des plus aisé (non je n'ai pas versé ma larme lorsque Caumes raconte ses vacances d'été et que ses parents emmenaient son pote dont la famille est sans le sou pour lui faire vivre de bons moments) et il est victime de racket, de harcèlement scolaire. Les attentats réveillent les consciences, pas de la meilleure manière. Une bande de fils à papa se servent des faits pour parler politique, faire débat et s'en prendre au meilleur ami de Caumes.

En fait tout m'a paru un peu surfait, tout bien préparé à l'avance pour mieux faire larmoyer le lecteur sur ce personnage. Peut-être que le roman fut trop court, peut-être que je ne me suis pas attachée aux personnages, peut-être que oui des choses m'ont énervé et m'ont paru trop faciles ou peut-être que tout simplement je pense qu'il est encore trop tôt, trop frais pour qu'un bon roman puisse appréhender les attentats de manière juste et non stéréotypée. Donc on rencontre le fils du maire, parti FN qui défend et prône des valeurs par la violence, et qui fait l'amalgame terroriste/maghrébin... Est-ce que ressasser ce sens de la réflexion fait avancer les choses ? Non c'est un constat, une alerte qui revient sans cesse dans les débats. Est-ce qu'il suscite l'émotion ? Oui je ne vais pas vous mentir...le roman m'a chamboulé, révolté, attristé, énervé et peut-être que tout simplement c'est moi qui ne suis pas encore prête à lire ce genre de roman...
Sous le feuillage | Design par Catherine Surr