Editions Belfond
Collection Le cercle
Traduit de l'américain par Carla Lavaste
Septembre 2017
379 pages
21,50 euros
Thriller
Quatrième de couverture : Plein de suspense et d'émotion, un drame familial à l'atmosphère digne de Daphné du Maurier pour décrire le poids de la culpabilité, la jalousie entre soeurs et la folie de l'amour. A la mort de sa grand-tante Lucy, Justine, trentenaire mère de deux fillettes, hérite d'un vieux chalet familial, niché sur les bords d'un lac du Minnesota. Pour la jeune femme, ce legs est un don du ciel, une chance unique de fuir San Diego et les accès de colère de son fiancé.
Mais, alors que Justine prend possession des lieux, elle est rapidement happée par l'ambiance étrange de cette bâtisse : ici, le temps s'est arrêté en 1935. Des objets, des photos, des vêtements, tout rappelle cette petite fille disparue à l'âge de six ans, Emily. Et bientôt, Justine découvre le journal de sa grand-tante Lucy, ainsi que la terrible histoire d'une famille détruite par les drames...
Que s'est-il passé ce matin de l'été 1935 ? Que savait Lucy de la disparition de sa petite soeur ? Et si c'était à elle, Justine, de trouver la vérité pour libérer les siens d'un secret vieux de soixante ans ?
J'adore les romans de la collection Le cercle chez Belfond. J'adore leur couverture, les choix d'auteur et j'ai commencé Un été près du lac avec beaucoup d'attentes et d'envies. Malheureusement si il y a des éléments que j'ai beaucoup aimé, je n'ai pas accroché à l'écriture de Heather Young. Pourtant ce roman possédait un atout majeur pour m'attirer : les secrets de famille et la disparition de la petite Emily, six ans, en 1935 près d'un lac du Minnesota. C'est Lucy, sa grande soeur qui nous raconte son histoire par l'intermédiaire de lettres laissées à sa petite-nièce Justine à sa mort en 1999.
C'est peut-être bête mais j'ai d'abord eu du mal à situer les personnages dans la chronologie familiale. Les chapitres alternent entre le passé raconté par Lucy et la période contemporaine avec l'histoire de Justine. Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas du tout aimé cette Justine. C'est une femme plutôt indécise, incertaine, qui préfère fuir (je l'aurais fait à sa place aussi) plutôt que d'affronter une bonne fois pour toutes ses soucis affectifs avec un homme au comportement douteux et abusif.
Ce n'est pas une maman parfaite et j'ai été soulagée de la voir tout plaquer pour rejoindre la maison du lac de Lucy, maison qu'elle lui a légué. Du coup j'ai été peu prise d'affection pour l'histoire personnelle de Justine mais je me suis attachée à ses filles qui vont s'intéresser au vécu de leur aïeule disparue.
Par contre la narration concernant le passé de la famille Evans m'a un peu plus captivée. Je ne vous cache pas que ce qui m'a gêné dans ma lecture ce sont les longueurs. Le rythme lent et les descriptions longues ont eu raison de mon intérêt et j'ai aussi eu beaucoup de mal à adhérer au comportement de la fratrie et à celui du père. Lucy, Lilith et Emily, trois soeurs qui se disputent, sont méchantes entre elles sauf la petite dernière qui subit les mauvaises humeurs de ses aînées. J'ai eu de la peine pour elle et c'est vraiment poignant et triste ce qui lui est arrivé. C'est vers la fin que mon enthousiasme fut ravivé : lorsqu'on sait ce qu'il s'est passé avec Emily et pourquoi... lorsqu'on met en lumière toute la thématique des secrets de famille, des non-dits.
Il est juste dommage que les longueurs l'emportent sur le suspense. Il faut dire aussi que j'ai à de nombreuses reprises comparé ma lecture à deux autres thrillers psychologique lus récemment : Les jumelles d'Arrowood et Summer, l'un pour la thématique familiale et l'autre pour le décor qu'est le lac comme personnage à part entière. J'ai trouvé qu'Un été près du lac manquait d'originalité et de lyrisme, même si encore une fois lorsqu'on lit la fin et qu'on comprend tous les tenants et aboutissants, toute la pyschologie qui se trame derrière le comportement de Lilith, tout est émouvant et prenant. Et il faut bien l'avouer aussi, j'ai été choqué de voir à quel point
Lilith était méchante et comment les parents instauraient un climat de
jalousie à la fois malsaine et dérangeante.
Je ressors de cette lecture, non pas déçue, mais partagée car j'ai adoré la fin mais je n'ai pas accroché au reste. L'écriture n'est pas désagréable, loin de là, ça se lit plutôt bien mais cela manque de fluidité pour un roman finalement qui aurait pu être captivant et fort au niveau émotionnel. En fait je crois que je suis déçue car j'aurais aimé être plus conquise par ce titre.