Editions Robert Laffont
Collection Pavillons
Traduit du suédois par Johanna Chatellard-Schapira
Août 2019
265 pages
21 euros
Roman contemporain
Quatrième de couverture : Les années 1960, une petite île suédoise. Minna et Andreas ont été
confiés pour la journée à leur voisin, Johannes. Mais le soir, leurs
parents ne rentrent pas. Toute trace d'eux a disparu. On sait seulement
qu'ils sont américains. Alors on parle d'espionnage, on exhume des
histoires de la dernière guerre et de l'occupation nazie... Etrangers,
sans famille, élevés par un alcoolique soupçonné d'avoir été collabo,
les deux enfants sont la cible toute désignée des haines qui rongent les
insulaires. Devenu adulte, Andreas revient solder ses comptes. Dans
ce petit monde étouffant où la pluie brouille les frontières du réel,
le passé ténébreux de l'île acquiert une intense présence. Et le drame
semble inévitable.
Vous donner mon avis sur ce roman va être assez compliqué car je l'ai abandonné à la page 200. C'est un fait rare pour le souligner et je suis la première peinée quand je n'arrive pas à finir un bouquin. Le résumé m'avais énormément plu : une île suédoise, le contexte historique d'après-guerre, une disparition mystérieuse et troublante, deux enfants qui grandissent dans la haine... et surtout le titre qui laissait présager une écriture poétique.
Si j'ai aimé la plume intimiste, le rythme lent et la mélancolie qui se dégage du texte de Steve Sem-Sandberg, j'ai eu beaucoup de mal à suivre l'intrigue qui n'est pas dans l'action mais dans le récit. Un récit assez impersonnel et froid, qui m'a perdu par moments, entre le passé et le présent, la forme impersonnelle et non du "je", ce qui m'a dérouté. Que
sont devenus les parents de Minna et Andreas, disparus dans les années
soixante, alors qu'ils étaient dans un avion ? Sur la petite île suédoise, certains savent mais se murent dans le silence.
C'est à occasion du décès de Johannes, l'homme alcoolique à qui les enfants avaient
été confiés, qu'Andreas
revient sur les lieux de son enfance douloureuse et tourmentée, avec sa soeur Minna. Une enfance marquée par des questions
sur ses parents et les souffrances d'un enfant exposé à la haine, la colère, la vengeance, en
raison des soupçons qui pèsent sur leur tuteur, accusé de collaboration
pendant la guerre. Andreas revient sur son passé, sur ses questions actuelles et j'avoue que le manque de clarté sur la chronologie des évènements, les pérégrinations sur les pensées de Andreas m'ont perdu.
L'écriture, sensible et immersive, n'a pas suffit à me convaincre pour que j'ai envie de tourner les pages et de connaître les révélations finales. Je le garde près de moi, on ne sait jamais, peut-être n'étais-je pas dans l'ambiance et qu'il me faudra y replonger à un autre moment parce que j'ai le sentiment d'avoir raté quelque chose. Peut-être ai-je été trop gênée par le climat hyper tendu des soupçons avec cette ambiance permanente et pesante de colère, haine qui planait sur des enfants innocents. A retenter plus tard car cela est toujours dommage quand on a pas su apprécier le potentiel d'un roman.