Gallimard Jeunesse
Traduit de l'anglais par Nathalie Perrony
Février 2017
282 pages
14,50 euros
Roman ados dès 13 ans
Thèmes : Young Adult, Maladie, Adolescence
Résumé de l'éditeur : Avant le diagnostic, la vie de Lane était plutôt banale. Au sanatorium pour ado, il rencontre Sadie et sa bande de copains excentriques, irrésistible tourbillon de sarcasme et de courage. Pirater un compte Internet, faire le mur, désactiver les bracelets de l'hôpital, ils vivent selon leurs propres règles dans le monde rigide de l'établissement. A leur côté, Lane entrevoit un nouveau départ. Mais mener une vie secrète peut avoir de lourdes conséquences quand on est jeune, malade et amoureux.
Demain n'est pas un autre jour, sonne comme un roman dans la veine de John Green, évoquant un sujet rare et grave qu'est un type de tuberculose "multi-résistante", donc inguérissable. Le diagnostic de Lane est tombé : il est atteint de cette maladie et se rend au sanatorium pour adolescents. Il rencontre Sadie et une bande de copains qui vont l'initier aux "règles" du lieu. Dans un monde médicalisé, surveillé, éreinté, ils veulent apporter un vent de folie, entre sarcasme et humour, entre ironie et réalité, entre courage et colère. C'est une forme de combat contre la maladie. Puis il y a aussi les liens qu'on développe : l'amour, l'amitié, la complicité...
Demain n'est pas un autre jour est un joli roman en ce sens que j'ai apprécié le côté poétique d'une jeunesse fougueuse et pleine de vie, malgré la maladie et les décès qui entourent ces jeunes. Ils ne sont pas dupes de leur situation et ont une vision réaliste de leur maladie alors ils font en sorte de vivre pleinement. Ca passe par une attitude rebelle, en marge de la société et en marge des règles édictées par le sanatorium : sortir faire le mur la nuit, couper les bracelets de l'hôpital, pirater un compte Internet. Il y a de Nos étoiles contraires et il y a du Monde de Charlie dans ce roman où les points de vues s'alternent, se croisent, se confrontent puis finissent par se rejoindre.
On y parle de différence, du passage de l'adolescence à l'âge adulte, du poids des autres face à une maladie jugée contagieuse, de la solitude, de la mort mais aussi tout l'opposé comme la force de conviction, la volonté, l'envie, les désirs, les rêves... si bien qu'il y a de jolis moments lumineux et drôles, spontanés. J'ai été plus sensible au message porté sur les adultes, sur la vision qu'ont les gens des tuberculeux : ils sont méfiants, ils en ont peur, ils s'en éloignent. La réaction des parents de Lane est également saisissante et ça met en colère. Par contre je ne m'attendais pas à cette fin, qui malgré son réalisme, m'a bouleversé par sa tristesse et une forme d'injustice pour Lane et Sadie. Ce n'est pas aussi poignant qu'un John Green (peut-être aussi parce qu'on commence à bien connaître ce genre de romans YA) mais c'était tout de même fort et juste...