Stacey Halls
Michel Lafon
Septembre 2021/ 399 pages/ 19,85 euros
Littérature anglo-saxonne
Quatrième de couverture : Londres, 1748. Bess Bright, vendeuse sur le marché aux poissons de
Billingsgate, est contrainte de confier son bébé Clara à l'orphelinat de
l'Hôpital de Foundling. Six ans plus tard, elle est prête à accueillir
son enfant qu'elle n'a jamais oubliée. Mais quand elle se présente à
l'orphelinat, on l'informe que sa fille a été récupérée par une femme se
faisant passer pour Bess.
A moins d'un kilomètre de l'institution,
une jeune veuve vit recluse depuis dix ans dans une sublime demeure.
Quand un ami la persuade d'engager une nourrice pour sa fille, elle est
d'abord réticente à l'idée d'héberger une étrangère. Mais alors que son
passé menace de faire voler en éclats le monde qu'elle s'est
minutieusement construit, elle se laisse apprivoiser par cette nourrice
si prévenante à l'égard de sa fille...
Rien n'est plus dangereux qu'une mère en colère.
Les Sorcières de Pendle fut un énorme coup de coeur et j'avais été sensible à son côté engagé et féministe. L'orpheline de Foundling est tout aussi poignant même si le coup de coeur est moins au rendez-vous, j'ai retrouvé la plume intimiste et introspective de Stacey Halls. Bess Bright vendeuse sur le marché aux poissons de Billingsgate doit confier Clara son bébé à l'orphelinat de l'Hôpital de Foundling avec la conviction et la force qu'elle pourra la récupérer lorsqu'elle aura suffisamment économisé pour subvenir à ses besoins. Courageuse et déterminée, elle travaille sans relâche jusqu'à six ans plus tard où elle peut enfin se présenter à l'orphelinat. Mais Clara n'y est pas. Elle a été récupérée le lendemain même de son admission par une femme se faisant passer pour sa mère.
Anéantie, Bess va tout faire pour mener son enquête et essayer de retrouver l'enfant qu'on lui a volé. A moins d'un kilomètre de l'institution, une jeune veuve vit recluse dans une sublime demeure. Elle a besoin d'aide pour éduquer son enfant et un ami la persuade d'engager une nourrice...
Encore une fois L'orpheline de Foundling signe un superbe roman à la teneur psychologique déroutante et émouvante. Les deux femmes, que tout oppose, de par leur milieu social vont être étroitement liée grâce à l'amour qu'elles portent chacune à Clara. Si au début j'ai été révolté par les actes de Alexandra, on la sent résignée, aigrie, peu faite pour être mère et pourtant elle a volé l'enfant d'une autre. Si l'on croit que c'est par vengeance, petit à petit nous allons découvrir ce personnage désarmant et d'une extrême vulnérabilité. Quant à Bess, elle doit affronter de multiples épreuves mais elle reste forte, toujours engagée dans l'amour et la volonté de retrouver sa fille.
L'écriture de Stacey Halls est magnifique, délicate, d'une fluidité déconcertante, on se laisse bercer par les sentiments, par les personnages et ce qu'ils ont à dire. L'intensité des émotions est toujours aussi palpable et j'ai été ému par certaines scènes, par certains dialogues. L'ambiance quoique intimiste est parfois proche du thriller psychologique tellement on ressent une tension dramatique, une intensité dans les échanges entre les deux femmes. L'écriture de Stacey Halls est vraiment subtile, descriptive et immersive, chargée d'intensité émotionnelle que l'on ne peut qu'être happé par l'intrigue. Le suspense est haletant et rythme les pages jusqu'à ce que la fin révèle un dénouement heureux. Stacey Halls montre avec ce deuxième roman que le roman historique peut être résolument féminin et indéniablement touchant.